MODELE-MALI

Mission d'Observation des Elections du Mali

Synthèse de la Deuxième journée : Des Assises Nationales de la Refondation (ANR) dans les Régions et le district de Bamako (23 décembre 2021)

Synthèse de la Deuxième journée : Des Assises Nationales de la Refondation (ANR) dans les Régions et le district de Bamako (23 décembre 2021)

Les Assises Nationales de la Refondation (ANR) doivent se dérouler les mercredi 22 et jeudi 23 décembre 2021 dans 19 régions (Kayes, Nioro, Kita, Koulikoro, Dioïla, Nara, Sikasso, Bougouni, Koutiala, Ségou, San, Mopti, Douentza, Bandiagara, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni et Ménaka) et le district de Bamako. Il est attendu 150 participants par Assises au niveau régional et 300 participants pour les Assises du District de Bamako.

Dans les régions de Koulikoro et Ségou, les observateurs de la MODELE Mali ont été empêchés d’observer les ANR. Pour Koulikoro, Madame Coumba YARESSI, membre du Comité national d’organisation des ANR et se disant coordinatrice de cette région, s’en était pris au Chef de mission et à la MODELE MALI à travers deux messages vocaux haineux, diffamatoires et d’une violence inouïe par WhatsApp ; suite à la publication de notre rapport sur les assises au niveau communes et cercles. Le Président du Panel des hautes personnalités des ANR et le Ministre de la Refondation en ont été informés.

Dans les régions de Kidal, Ménaka et Taoudéni, les ANR n’ont pas été tenues.

Dans la région de Kayes, pour cette 2ème journée, les deux groupes, constitués lors de la première journée, ont continué les travaux avant de se retrouver en plénière pour consolider les propositions faites autour des 13 thématiques. La reprise du train voyageur et la question de l’esclavage par ascendance ont largement dominé les débats. Sur la centaine de participants, aucune femme encore moins un jeune ne dirigeaient les travaux.

Dans les régions de Nioro du Sahel et de Kita, les questions liées à la sécurité, la justice, l’emploi des jeunes, l’éducation ainsi que les ressources financières des collectivités ont été largement débattues en plénière.

Dans les régions de Dioïla et de Nara, les participants, respectivement au nombre de 150 dont 19 femmes et 150 dont 17 femmes, ont été répartis en 2 groupes. Les principaux points de discussion, relevés dans ces deux régions, concernaient, entre autres : – la participation des citoyens dans la gestion des affaires publiques ; – l’indépendance de la justice ; – la promotion et la valorisation des entreprises maliennes ;  – le contrôle de la gestion publique ; l’opérationnalisation des nouvelles régions ; – la valorisation du service national des jeunes ; – la suppression du Haut Conseil des Collectivités, de la Haute Cour de Justice et du Conseil Économique, Social et Culturel ; – la réforme du secteur de la sécurité ; la révision de constitutionnelle. Les principales recommandations sorties des travaux dans les 2 localités observées concernent : – la mise en œuvre pratique des résolutions des ANR ; – la mise en place d’un mécanisme de suivi des recommandations des ANR ; – la prise en compte des anciens arrondissements dans le découpage ; – la prolongation de la transition de 3 ans ; – la relecture du statut des élus communaux.

Dans la région de Sikasso, la seconde journée s’est poursuivie normalement avec les travaux de groupe jusqu’à 13h00, heure à laquelle les deux groupes se sont réunis pour faire la synthèse. La plénière a consisté à la lecture et la validation du rapport de synthèse des deux groupes. Mais jusqu’à 20h les travaux continuaient.  Il y avait 25 femmes sur 104 participants.

Dans la région de Bougouni, les travaux se sont poursuivis sans incident. La plénière commença vers 13h et les deux groupes ont lu les propositions faites. Leurs points de divergence ont été pris en compte. Les principales recommandations concernent la prolongation de la durée de la transition le temps qu’il faut pour stabiliser le pays avant les élections et l’achèvement de la réorganisation territoriale. Pour le second jour des assises, il y a eu 133 participants dont 32 femmes.

Dans la région de Koutiala, les travaux se sont poursuivis par les travaux de groupe jusqu’à 13h. Pour la plénière, la méthodologie était que chaque groupe expose une thématique et les participants définissent ensemble les solutions. Les partis politiques présents sont : ADP Maliba, RPM, MPR, ADEMA, URD, MIRIA, BENKAN, FISU MALI. Les participants de Yorosso ont eu la permission de retour depuis la pause déjeuner à cause de l’insécurité sur le tronçon entre Koutiala et Yorosso. A 17 h il restait encore 2 thématiques à discuter. Sur 100 participants, il y avait 13 femmes dont une comme vice-présidente. Les principales recommandations concernent : le renforcement de la sécurité des personnes et de leurs biens dans la région et le parachèvement de la réorganisation territoriale.

Dans la région de San, les recommandations ci-après sont ressortis, après de longs débats dans les travaux de groupe :  – digitaliser les bulletins de vote ; – opérationnaliser l’organe uniques des élections ; – sécuriser tout le territoire malien avant les élections ; – revoir les indemnités des élus locaux à la hausse ; – prise en charge du personnel des collectivités ; – impliquer les leaders religieux dans la sensibilisation et l’information de la population ; – réduire le taux d’intérêt des institutions financières ; – appliquer les résolutions issues des ANR.

Dans la région de Bandiagara, les débats ont tourné autour de l’insécurité grandissante, la non ouverture des écoles fermées, l’absence de l’État dans certaines localités et le chômage des jeunes. Les partis politiques suivants ont pris part aux assises au niveau régional : RPDM, URD, ADEMA, APM MALIKO, CNID, PPM AN KA BEN, PMDS et PDES. Les recommandations suivantes ont été retenues : – le renforcement de la coopération avec tous les pays ; – le redéploiement des hauts cadre de l’armée sur les théâtres des opérations ; – la prolongation de la durée de la transition jusqu’en 2025 ; – la réouverture des écoles fermées ; – la sécurisation des personnes et de leurs biens ; – la multiplication des assises inter maliennes ; – la révision des accords de sécurité avec les forces étrangères ; l’augmentation du nombre de régions, cercles et arrondissements ; – la reconstruction des villages détruits et abandonnés suite à l’insécurité ; – l’interdiction de la création anarchique de Centres de formation en santé par des personnes non qualifiées. La représentativité des femmes est de 15% et celle des jeunes de 20%.

Dans la région de Douentza, les assises ont mobilisé 150 participants dont 22 femmes. Les principales recommandations formulées ont été les suivantes: – assurer la sécurité des personnes et leurs biens ; –  tenir compte des recommandations issues des assises en fonction du milieu ;  – renforcer la capacité de nos forces armées ;  – assurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national ;  – réhabiliter la route nationale RN 16 (Sévaré- Gao) ; – prolonger la durée de la transition d’une année en vue de permettre une bonne préparation des élections ; –  rendre effectif la réalisation de la route Boni-Djibo-Koro-Douentza-Bandiagara ;  – créer et équiper un poste de sécurité sur la route RN 16 entre Douentza et Dangol-bore.

Dans la région de Mopti,les 13 thématiques ont été débattues. Les recommandations suivantes ont été faites : – prolonger la durée de la transition jusqu’en fin 2023 ; – institutionnaliser la taille du Gouvernement à 20 ministres ; – libérer le village de Marébougou ; – transformer les écoles communautaires en écoles publiques ; – réhabiliter l’ancien port de Mopti ; – réduire les partis politiques à 05 partis et renforcer la sécurité sur nos routes.

Dans la région de Tombouctou, les problèmes liés à la sécurité, l’enclavement, les difficultés de mise en œuvre de l’accord de paix, le chômage des jeunes et la situation politique du pays ont été largement débattus. S’agissant de la question sécuritaire, les débats ont porté sur la sécurité de personnes et de leurs biens, les conditions de recrutement au sein des forces de défense et de sécurité, la gestion efficiente des troupes ainsi que la lutte contre le trafic d’armes et de stupéfiants. Il est également ressorti des discussions l’insuffisance des infrastructures et des services sociaux de base. Pour ce qui est des difficultés relatives à la mise en œuvre de l’accord pour la paix, la solution proposée à l’unanimité est la relecture. S’agissant de la lutte contre le chômage des jeunes, les propositions ont concerné surtout la formation et l’accompagnement dans l’auto-emploi. Sur la situation politique du pays, les participants se sont mis d’accord pour une prolongation de 2 ans de la durée de la transition. On retient parmi les recommandations: – le parachèvement du processus de DDR ; – la sécurisation des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national ; – l’équipement de l’armée et l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires ; – la relecture de l’accord pour la paix ; –  la révision de la Constitution ; – la reprise des travaux de la route N’Goumakoura -Tombouctou ; – la création de l’université de Tombouctou ; – la réhabilitation des aérodromes de Goundam et Niafunké ; – la revalorisation du pouvoir des autorités traditionnelles ; – la négociation avec les djihadistes.

Dans la région de Gao, les participants, après les travaux de groupe, se sont retrouvés aux environs de 12h00 pour la restitution en plénière. Les débats ont été assez houleux surtout autour de la durée de la transition et l’éducation. Selon la majorité des participants, l’éducation devait être la première thématique lors de ces assises compte tenu de son importance. Aussi, les participants proposent-ils une « éducation souveraine » qui serait en première ligne sur le budget national. Sur la question de la durée de la transition, contrairement aux recommandations des assises au niveau cercles qui proposait une prolongation d’une année, les participants au niveau régional proposent quant à eux une prorogation de 3 ans. Finalement, suite à un grand débat, aucune durée précise n’a été retenue. Cependant, les participants sont unanimes et favorables pour une prolongation de la transition. D’autres recommandations ont été faites à savoir : – accélérer la mise en œuvre du projet d’aménagement du barrage de Taoussa ; – ériger Ansongo et Bourem en régions ; – ramener la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; – créer des académies d’enseignement à Ansongo et Bourem ; – accélérer la mise en œuvre du DDR; – accélérer les travaux de la route transsaharienne; – construire deux lycées publiques dont un technique et un centre de formation technique et professionnel dans la région de Gao.

Dans le district de Bamako, la deuxième journée s’est déroulée normalement et les travaux ont continué sur les thématiques. On a noté la démission du rapporteur du groupe 2 car il n’était pas d’accord avec la méthodologie de travail adoptée. Les partis politiques qui ont pris part aux travaux sont : URD, CNID Faso Yiriwa Ton, MPR, APM Maliko, PCC EMK, FDP Malikura, PRVM FASSOKO, FARE ANKA WILI. On a noté la participation de 215 personnes dont 36 femmes, lors de la deuxième journée.


Contact Presse

Dr Ibrahima SANGHO, Chef de mission MODELE Mali

Téléphone : +223 76 23 36 00

Email : ibrahima.sangho11@gmail.com

Facebook : modelemali, Twitter: @modelemali, Site web: http://www.modelemali.com/, #MaTransition


Pour mémoire :

L’objectif général des Assises est de faire l’état de la Nation et engager un véritable processus de refondation du Mali. Il s’agit plus spécifiquement de :

– tirer les leçons apprises à travers la synthèse des conclusions, recommandations et résolutions des différentes rencontres (forums, assises nationales, états généraux, Conférence d’entente nationale, Dialogue national inclusif, journées de concertations nationales sur la Transition…) ;

– mettre à jour les préoccupations actuelles des Maliens et des Maliennes ;

– proposer un nouveau contrat national de stabilité sociale, politique, sécuritaire, économique et social tiré de notre expérience en matière de gouvernance ;

– avoir une compréhension commune des enjeux et défis pour le meilleur choix des réformes ;

recueillir les préoccupations fondamentales, propositions concrètes et choix de réformes des acteurs locaux, régionaux, nationaux et des maliens établis à l’extérieur ;

– établir l’ordre de priorité des réformes globales à opérer dans le cadre de la Refondation de l’État et identifier les actions à caractère exécutoire avec un chronogramme précis ;

– mettre en place un mécanisme de suivi-évaluation des recommandations retenues ; – faire les états généraux de la migration ;

– proposer des éléments de réformes en vue de la révision de la Constitution du 25 février 1992.

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